Dissolution et Ère du Verseau
Barcelona 2025
Le 19 Novembre 2024, Pluton, la planète de la transformation et l’octave supérieur de Mars, a atteint le 1er degré du Verseau et a finalement quitté le signe de terre du Capricorne où elle était restée les 16 dernières années. Pluton n’a pas résidé en Verseau depuis approximativement 226 ans. La dernière fois remonte à 1798.
Très récemment, nous avons été les témoins des développements de l’I.A. (Deepseek venant de Chine), de la nanotechnologie et de Neuralink (liens neuraux) concernant le cerveau humain, de voitures qui se conduisent elles-mêmes, de la technologie d’essaimage de drone, d’armes énergétiques, d’avions fabriqués et alimentés en chanvre, pour ne nommer que quelques-unes des plus récentes avancées technologiques.
Le 26 juillet 2023 s’est tenue au Congrès une audition durant laquelle trois militaires de longue date ont témoigné de l’existence d’intelligence non-humaine, ce dont le gouvernement des États-Unis avait connaissance depuis des décennies.
Le 3 Septembre de l’année dernière a été diffusé un podcast sur des enfants autistes qui ne parlent pas mais communiquent télépathiquement. En décembre, ce fut le podcast numéro un aux États-Unis et en Europe.
Il est bien difficile de ne pas penser à l’Ère du Verseau tant attendue.
L’arrivée de l’Ère du Verseau a été longuement commentée tout au long du dernier siècle et demi. Le concept a été également soutenu par une variété de groupes, ayant chacun sa propre interprétation sur la venue de cette ère bienfaisante. La date à laquelle elle a émergé ou émergera, fait l’objet d’un débat permanent sans conclusion en vue. Cette ère en approche partage l’actualité avec d’autres événement futurs imminents comme L’enlèvement des croyants ou la seconde venue du Christ. Elle paraît toujours renvoyée au futur, un mirage repoussé à jamais au prochain horizon. Cela fait partie peut être de la nature humaine que de projeter au loin nos espoirs d’un avenir meilleur pour nous maintenir actifs dans le présent ou pour reporter la responsabilité de l’action à une date ultérieure, ou une génération future.
Il relève également de la nature humaine, particulièrement en cette ère matérialiste, d’interpréter d’un point de vue littéral les nombreux textes spirituels de l’antiquité. Combien de confusions et de douleurs ont résulté d’une telle interprétation. Dans nos leçons, il nous est constamment rappelé que nous sommes des occultistes pratiques, non des spéculatifs. Notre devoir majeur est de travailler sur nous-mêmes dans le but de devenir de meilleurs réceptacles de la Lumière Une. Nulle part, il nous est enseigné d’attendre simplement la venue d’une ère nouvelle. Ayant cet aspect pratique à l’esprit, abordons la Clef 17 en tant que symbole du signe du Verseau, de la pratique de la méditation et, pareillement, de la Révélation, ainsi que symbole du principe de Dissolution alchimique. La symbologie et les attributions qabalistiques reliées à cette clef ont beaucoup à nous apprendre concernant ce que cette grande ère pourrait signifier, et plus important encore, ce qu’elle pourrait représenter pour nous en tant que praticiens individuels sur le sentier du retour.
Le nombre 17 lui-même est révélateur. Il nous est enseigné que ce nombre dépeint le pouvoir du 7 exprimé par l’intermédiaire du 1 : le pouvoir représenté par Le Chariot par l’intermédiaire du Magicien. Le Chariot est attribué à la lettre HQeth, signifiant clôture, ou enclos, et est l’Intelligence de la Maison de l’Influence. Le pouvoir de la Clef 7 est en réalité celui de la réceptivité, une réceptivité à la présence du Conducteur du Char. La Clef 1 est Beth, signifiant maison, et connue en tant que l’Intelligence de Transparence. L’Intelligence Transparente et le travail du Magicien représentent la focalisation de l’attention, à l’instar d’une lentille focalisant la lumière.
Ceci correspond à l’évidence à la définition que donne Patanjali de la méditation : « un flux ininterrompu de connaissance sur un objet particulier » (Bases 37, p.1). Les deux Clefs dépeignent clairement le flux de quelque chose descendant du haut vers le bas, ou de la superconscience vers la subconscience, avec comme substrat notre attention (Clef 1) au travers de laquelle la Lumière venant d’en haut doit passer. Nous ne sommes ni les propriétaires de la Lumière ni sa source.
Le nombre 17 se réduit à 8. Et 8, en Gematria, est la valeur de HQeth, la lettre hébraïque associée à la Clef 7 comme cela vient d’être souligné. Ceci met de nouveau l’accent sur l’idée d’un enclos, ou d’une clôture, qui délimite un espace plus petit en le séparant artificiellement d’un plus vaste, tout comme une haie pourrait délimiter une ferme, de la nature. Le sol, les plantes, les animaux et la Nature elle-même ne prennent aucunement cette barrière en considération. Elle n’a de sens que pour l’homme. La nature elle s’y étend des deux côtés. En fait, la barrière est une part et un développement de la nature, une technologie élaborée par la Nature avec un grand N ; et, si vous y réfléchissez, nos personnalités sont simplement un développement de cet ordre. Elles sont le champ de la conscience dans lequel nous devons cultiver notre méditation, notre flux focalisé, mais nous ne devons pas perdre de vue qu’il s’agit d’un champ. C’est avec élégance que cette vérité est dépeinte dans la Clef 7, où nos personnalités sont la pierre cubique, un enclos constitué de la Nature et érigé par la Nature, sur lequel notre Soi Supérieur a été invité à commander. N’est-ce pas là la chose même que nous cherchons en méditation ?
Le nombre 8 nous relie également à la Clef 8, la Force, et à sa lettre hébraïque Teth signifiant serpent, qui est l’Intelligence du Secret de toutes les Activités Spirituelles. La Clef 8 dépeint le pouvoir de ce grand agent magique, le pouvoir serpent mis en réserve à la base de notre épine dorsale. Nous avons ici la même femme que dans la Clef 17, mais cette fois habillée du blanc de la pureté alors qu’elle aide le Lion Rouge à proférer la parole de création.
Le nombre 8 apparait dans la Clef 17 sous la forme des huit étoiles, chacune constituée de huit grands rayons. Il nous est enseigné que sept de ces étoiles se réfèrent à nos étoiles intérieures, ou chakras. Elles sont organisées au sein du ciel nocturne pour former trois paires. Mars et Vénus se trouvent en haut ; le Soleil et la Lune, au milieu ; et Saturne et Jupiter, en bas. Ces trois paires représentent des forces opposées mais complémentaires. La petite étoile au-dessus de la tête d’Isis-Uranie est celle de Mercure, notre sens de soi-conscience représentée par le Magicien de la Clef 1, mais aussi par l’homme des Clefs 6 et 15. Ce sont là les sept étoiles de notre constitution, même si cette Clef n’est pas appelée Les Étoiles, mais L’Étoile au singulier, du fait que ce dont il est question dans cette Clef, c’est de la huitième étoile, l’étoile jaune-dorée inscrite au centre de la Clef.
Cette huitième étoile avec ses huit grands rayons et, c’est intéressant, ses huit rayons naissants qui, finalement, se développeront pour former Le Soleil de la Clef 19, cette huitième étoile jaune, rayonnante, est elle-aussi appariée comme les autres six étoiles mais cette fois verticalement. Elle forme une paire avec l’étoile la plus petite, Mercure, notre soi auto-conscient. Il nous est ainsi rappelé la maxime occulte « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » qui est, de même, dépeinte dans le symbole du Verseau et de la Dissolution par deux lignes parallèles ondulées, l’une au-dessus de l’autre. La huitième étoile est la lumière derrière les sept autres étoiles de notre constitution individuelle. Elle brille à son maximum dans la nuit obscure lorsque la Nature, Isis-Uranie elle-même, nous révèle cette vérité une fois que nous avons accompli le travail auquel nous encourage cette clef. Ceci montre clairement le pouvoir du 7 exprimé par l’intermédiaire du 1, la Lumière Une Sans Limite derrière toutes choses mais s’exprimant en tant que 7.
Le nombre 8 est aussi la huitième sphère sur l’Arbre de Vie : Hod. Le sentier de Hod est l’Intelligence Parfaite. Parfait est la traduction de Shalom qui signifie « complet, achevé, entier » et représente ce qui est solide, en bonne santé. Le processus de méditation nous révèle en son temps « l’éternelle splendeur de la Lumière Sans Limite » et nous offre le plus profond des sentiments de confiance pour continuer notre travail. Nous reviendrons sur cette idée plus tard.
Dans nombre de leçons sur la Clef 17, nous sommes encouragés à poursuivre l’investigation de la pratique de la concentration en étudiant les Aphorismes sur le Yoga de Patanjali. En préparation de cette présentation, j’ai consulté trois traductions et commentaires. Il y a beaucoup à tirer de ces ouvrages, trop pour l’étendue de cette présentation, mais s’en détachent quelques points clefs particulièrement signifiants au regard de notre objectif actuel.
En commentaire sur le second soutra du livre 1, William Q. Judge écrit : « La raison d’absence de concentration à tout moment résulte de ce que le mental est modifié par chaque sujet et objet qui se présente à lui ; il est, comme il se doit, transformé en l’objet ou le sujet. Le mental n’est donc pas le suprême, ou le plus haut, pouvoir ; il est seulement une fonction, un instrument avec lequel l’âme opère. »
Plus loin dans ce commentaire, Judge décrit la structure de la conscience consistant en un cerveau qui est récepteur physique de la conscience, un mental qui fonctionne sur un plan au-dessus du cerveau et une âme qui agit sur un plan au-dessus du mental. Le mental utilise le cerveau comme un instrument, et l’âme utilise le mental et le cerveau comme outils. Avec la citation qui précède, nous voyons comment, dans la terminologie de Judge, le mental prend n’importe quelle forme sur laquelle il se focalise, du fait qu’il n’a en lui-même aucune forme physique. Seul son outil, le cerveau, possède une forme physique. Cela peut être facilement observé dans la manière dont nous pouvons être emportés par nos propres pensées. Nous connaissons tous la façon dont, par exemple, un souvenir négatif s’élève dans nos pensées, ce qui nous transporte immédiatement dans le passé chargé de toutes les mémoires sensorielles que porte l’évènement négatif. Même notre corps et son cerveau, un outil du mental et de l’âme, s’échauffent sous toutes les substances chimiques du sentiment que le souvenir stimule.
Le cerveau physique fait une apparition dans la Clef 17 sous forme d’un arbre, une vie végétale : l’arbre et son tronc cérébral en tant que tronc de l’arbre s’étendant à l’intérieur de la terre, cette même terre sur laquelle se divise, en cinq ruisselets, l’eau répandue par la main gauche d’Isis. Sur l’arbre cervical est perché un ibis rouge au niveau du lobe frontal. Cet ibis, un membre du règne animal, avec son long bec pointu symbolise la concentration précise, pointée sur un seul sujet que la méditation requiert. Il est rouge de la couleur de Mars et de Guebourah puisqu’il est actif au début de la pratique méditative.
Selon la science matérialiste occidentale, la conscience vit et meurt de concert avec le fragment de chair physique qu’est le cerveau. Par comparaison, cela se résout à croire que la musique entendue à la radio est fabriquée par le poste de radio. Les radios ne font pas de la musique, elles la transmettent simplement. Il en est ainsi de notre cerveau et de la conscience.
En tant qu’occultistes pratiques, nous savons que la science matérialiste occidentale se trompe. Au cœur de notre propre pratique, nous pouvons toutefois nous laisser prendre par ce que Judge appelle le Mental. Laissé sans contrôle, ce ‘mental’ qui, nous devons nous en souvenir, n’est qu’un instrument appartenant à l’âme, peut nous conduire à conclure erronément qu’il est l’entièreté du soi. C’est évidemment une impasse, et il est plus facile d’en parler que de le réaliser. Ce qui est aisément oublié, dans la terminologie de Patanjali, c’est le fait que l’âme est la propriétaire du mental dont le cerveau est un récepteur.
Bien entendu, nous ne devons pas « prendre le doigt pour la lune » comme le diraient nos frères du Zen, et nous perdre en comparant la terminologie de différents systèmes. Nous considérons le mental comme notre enclos individuel de conscience – le Dr. Case parlerait de notre personnalité – et nous savons qu’il est un outil de la Vie Une destiné à faire l’expérience d’Elle-même. Rappelez-vous l’appariement de la grande étoile jaune-doré à la petite étoile Mercure dans la Clef 17, et comme cela a été souligné plus tôt, l’artificialité d’une clôture au sein de la nature. C’est seulement du point de vue du mental que la clôture est une réelle barrière, car du point de vue de la Nature, il n’y a aucune barrière. La barrière elle-même fait partie de la Nature. Cette vérité de l’unité est ce que révèle Isis-Uranie dans la Clef 17.
Si vous vous souvenez, sur la Clef 6, la Clef 15 et même la Clef 21, le gars sur la droite de ces clefs est notre soi-conscience. Les deux vases de la Clef 17 sont emplies de l’eau puisée dans l’étang de substance mentale par Isis-Uranie. Sur la gauche, le côté de la subconscience, elle reverse l’eau directement dans l’étang dont elle avait été originellement tirée. Sur la droite, le côté de la soi-conscience, l’eau est versée sur la terre et se sépare en cinq canaux séparés, censés représentés nos cinq sens. Lorsque le côté de la soi-conscience est privilégié, nous finissons par nous perdre dans le monde des sens. Notre « clôture » de personnalité prend alors un aspect dense et limitant, et il en résulte souvent de la souffrance.
L’Art Délicat de la Pêche :
La Clef 17 est attribuée à la lettre hébraïque Tsadé, l’hameçon, et sa valeur en Gematria est 90. 90 est bien entendu la mesure en degré de l’angle droit, si essentiel à la construction, à la légende enseignée en Franc-maçonnerie, et en tant que « un symbole ancien de justice et de rectitude » (Bases 38, p.2).
Curieusement, 90 est également le nombre du mot Mayim, Mem-Yod-Mem, associée à la Clef 12, l’Homme Pendu. A première vue, L’Étoile et L’Homme Pendu ont peu en commun. Il n’est aucune eau visible dans la Clef 12, alors qu’elle abonde si largement dans la Clef 17. Nous avons une femme complètement dénudée dans une clef, mais dans l’autre un homme, entièrement vêtu et à la tête rayonnante, suspendu tête en bas au-dessus d'un fossé aride.
Mais après un examen plus approfondi, ces deux clefs ont beaucoup d’interconnections. Ce qui coule dans la Clef 17 est Mayim, la substance mentale dont l’écoulement commence avec la robe de la Grande Prêtresse dans la Clef 2. Le fossé dans la Clef 12 est sec parce que nous n’avons pas affaire à de l’eau physique mais à la suspension du flux de la substance mentale. Mayim est connue pour être l’Intelligence Stable, si soigneusement suggérée dans la Clef 17 par le pied droit d’Isis-Uranie qui repose sur les eaux stables mais ondulées où elle accomplit sa tâche.
La correspondance se poursuit avec la répétition du motif des angles de 90 degrés. Les deux genoux d’Isis forment un angle de 90 degrés de même que son pied sur l’eau. Pareillement, notre homme dans la Clef 12 est parfaitement suspendu à 90 degrés du Tav en bois qui encadre le sommet de la Clef. Tav est attribuée à la Clef 21 et à la planète Saturne, co-régisseuse du Verseau et symbole de la force de limitation. Ceci nous renvoie à l’idée de concentration, à l’image de notre Magicien dans la Clef 1 qui, par l’attention, limite et, par là même, focalise le flux de l’eau de la conscience sur un objet particulier.
La Clef 12 nous présente l’hameçon, Tsadé, en action qui y est couronnée de succès. Pour qu’un hameçon soit efficace, il nécessite d’être attaché à une ligne, ici la corde torsadée à laquelle l’Homme Pendu est, avec élégance, suspendu. La ligne doit également être limitée par quelque chose - le Tav en bois de la Clef 12 - , sinon nous ne serions jamais capables de ramener notre poisson à terre. Le poisson parfaitement pêché dans la Clef 12 n’est bien sûr rien d’autre que l’Homme Pendu lui-même, qui est, nous dit l’enseignement, « l’Adepte lié par ses engagements ».
La méditation sur Tsadé du Livre des Témoignages dit :
Les hommes pensent qu’ils me cherchent.
Mais c’est Moi qui les cherche.
[…]
Le poisson happe l’hameçon,
Pensant y trouver nourriture,
Mais c’est le pêcheur qui jouit du repas.
Le Pêcheur est le Soi Unique en Kether. C’est en direction de Kether que notre « poisson » dirige son regard et c’est pourquoi sa tête est illuminée d’une lumière jaune-dorée qui irradie de derrière sa tête. Cette lumière jaune-dorée n’est pas seulement représentative de l’Étoile jaune-dorée de la Clef 17 mais aussi de la splendeur de la huitième Sephirah, Hod.
Si l’Homme Pendu est le résultat du travail suscité par la Clef 17, la méditation qui a atteint un point de perfection où Isis se Révèle à nous, alors la vérité que nous sommes supposés établir est la singularité derrière l’apparence du multiple. C’est la grande étoile jaune-dorée dont la Clef 17 tire son titre, qui s’exprime au travers des 7 étoiles de notre constitution. Cette singularité est la corde qui suspend l’Homme Pendu, un adepte, à la Volonté de la Vie Une.
Examinons de près l’hameçon, qui est un crochet à poisson. Le poisson est Noun, Clef 13, et le clou, ou crochet, est Vav, Clef 5. Le Dr case nous dit dans les leçons que ces deux lettres dépeignent les centres physiques qui sont impliqués dans la méditation. La Clef 13, le Scorpion, est reliée aux organes reproducteurs et au pouvoir-serpent enroulé qui est élevé lors du travail progressif de la méditation. Cela s’accorde à son association avec la Clef 8 décrite précédemment. La Clef 5, le Taureau, est liée à la gorge ainsi qu’aux organes impliqués dans l’audition. Dans ce cas particulier, nous sommes focalisés sur l’audition intérieure représentée par le Hiérophante, le Révélateur des Mystères. Le Dr Case nous informe que la véritable méditation est une conséquence de ce que, depuis la région du Scorpion à la base de la colonne vertébrale, l’énergie Kundalini s’élève et active le sens supérieur de l’écoute intérieure.
Noun et Vav qui composent notre crochet à poisson, ont une intéressante localisation sur le Cube de l’Espace où la Clef 13 et la Clef 15 sont les deux arêtes montantes de la face Sud. Les deux s’élèvent de la base du cube associée à la Lune et la subconscience jusqu’à la face supérieure de Mercure et de la soi-conscience. Ceci développe l’idée de la méditation portant à la lumière l’information, de l’inconnu au connu, dans notre prise de conscience ou conscientisation.
Au sommet de ces deux arêtes montantes se trouve l’arête liée au sentier de Tsadé, l’hameçon de la Clef 17 et le Verseau. Elle court de la face Ouest à la face Est. La direction de sa circulation sur le cube est l’opposé de ce que l’on pourrait supposer (à l’image de l’inversion enseignée par la Clef 12, l’Homme Pendu.) Elle conduit du moment présent qu’est la face Ouest (Clef 10) à la face Est (Clef 3) qui représente l’imagination en tant qu’origine de toute la manifestation. Cela nous enseigne que la Clef 17 consiste en un retour en arrière dans la compréhension de l’origine de nos circonstances actuelles, à savoir « une révélation d’un principe éternel qui porte directement sur le problème que l’on s’est posé, et conduit à sa solution » (Bases 38, p.4).
Ceci est extrêmement important : cette symbologie nous montre comment la méditation s’amorce avec ce qui nous est connu si nous appliquons notre attention au moment présent (Clef 10, la face occidentale du Cube). Il s’agit de la partie ‘effet’ de la loi de cause à effet. Alors, par la méditation, nous arrivons à percevoir au travers des effets qui se présentent à nous, la cause essentielle de nos circonstances actuelles qui trouvent leur naissance dans l’imagination de la Clef 3, la face orientale du Cube. Nous savons du Kybalion que tout est mental. Tout ce qui est accompli par les humains commencent d’abord dans l’imagination. Tout ce qui est fait dans la Nature, dont nous sommes une part, débute dans l’esprit de Dieu. C’est la lumière stellaire essentielle qui émane de la grande étoile jaune-dorée au centre de la Clef 17, nous montrant qu’une fois développé l’art de la percevoir, nous découvrons la véritable brique de construction de toute la nature. C’est là vraiment la « solution » à notre problème.
L’eau en tant que Solvant Universel :
La dissolution est le processus alchimique attribué à la Clef 17. En fait, le symbole du signe du Verseau est également celui du principe alchimique de la dissolution. Avant de nous plonger en profondeur dans la signification de la dissolution, il est peut-être utile de nous rappeler le sens du mot « solution ». Sa définition la plus courante se rapporte au ‘moyen de résoudre un problème ou de faire face à une situation difficile’. En chimie, il s’agit d’un ‘mélange liquide dans lequel le composant mineur (le soluté) est uniformément distribué dans le composant majeur (le solvant)’. Le terme peut être utilisé pour décrire ‘le processus ou état d’être dissous dans un solvant’. Les deux dernières définitions sont sans doute celles intéressant le plus notre présente investigation. Mais la première qui concerne la réponse à un problème, est au premier chef la véritable raison d’être de la méditation. De fait, c’est en raison de la peine et de la souffrance causées par nos problèmes que nous sommes tous rassemblés ici, que nous avons recherché B.O.T.A. et étudié sa sagesse. C’est ce qui nous motive à étudier et mettre notre enseignement en pratique : découvrir une solution meilleure.
En chimie, le solvant universel est l’eau, et il en est ainsi dans nos études occultes. L’eau de la Clef 17, la substance mentale qui prend sa source dans le flot des robes de la Grande Prêtresse, n’est rien d’autre que la Matière Première de l’alchimie. Et tout comme une forme cristalline peut être dissoute en sa solution, nos problèmes, nos expériences et la totalité de la Nature peuvent être de façon similaire séparés en leur solution homogène. Cette solution est un fluide mental qui est la composante de base, fondamentale, des briques de construction. Il s’agit de cette substance amorphe « qui ne mouille pas les mains » et semble couler à travers nous comme de l’eau. Elle possède des qualités rythmiques et semblables à la vague, tout comme le montre le symbole du Verseau et de la dissolution. C’est cette substance essentielle qui nous est révélée à travers la méditation régulière et engagée.
Méditation sur Guimel, section 5, du Livre des Témoignages :
Tout ce qui existe
Est comme une ondulation à la surface du courant,
Mais toutes sont d’une seule substance.
Ainsi partagent-elles toutes la qualité particulière
Du courant lui-même
Qui est le miroir de moi-même à moi-même,
La racine de toute mémoire.
Les ondulations de l’étang qui soutient la jambe droite d’Isis-Uranie, sont ce qui nous apparait en tant que forme, de la plus complexe à la plus simple. Nous sommes semblables à une ondulation, même s’il s’agit d’une ondulation compliquée. Nous sommes tous de la même substance, comme tout ce qui existe dans l’univers. C’est là l’essentielle UNITÉ derrière l’idée du Verseau. Une fois cette unicité révélée, et elle ne peut être révélée qu’à l’individu qui s’exerce, notre monde de la limitation parvient à sa fin. La clôture est toujours perçue, mais nous voyons la forêt derrière l’arbre comme nous y invite le proverbe. Alors s’installe la Sainte Sérénité de la Clef 17 contrastant avec la destruction tumultueuse de la Clef 16. Ceci est ainsi décrit dans les leçons : « La pensée purifiée et concentrée nous aide à synchroniser ces tourbillons de forces. Il se crée un rythme qui nous accorde au grand rythme de l’Ordre Cosmique. […] équilibre et pondération s’établissent parce que, grâce à cet accord vibratoire, la personnalité est parfaitement mise en harmonie avec les rythmes de la Mère Nature » (Bases 38, p.6).
Cette idée de synchronisation des ‘tourbillons de forces’ est ce qu’expose le symbole du Verseau et de la Dissolution. Ce qui est en bas est synchronisé à ce qui est au-dessus : notre conscience personnelle est alignée sur la superconscience. Elles se meuvent en parallèle : ce qui est en haut comme ce qui est en bas. Rappelez-vous l’étoile jaune-dorée et son appariement à l’étoile plus petite de Mercure et de notre soi-conscience, décrit précédemment. Ce qui est alors découvert, c’est que notre conscience est en fait, elle-même, une méditation de la Vie Une. Nous sommes l’objet dans lequel la Vie Une répand son flot ininterrompu de connaissance.
Ici, nous approchons un très profond mystère. La résolution de tous nos problèmes est la vérité de l’UNITÉ. Le Dr. Case décrit nos personnalités comme des tourbillons dans le courant de l’eau. Dans cette image, le tourbillon fait partie de l’eau, tout comme précédemment notre champ entouré d’une clôture, mais il s’agit ici d’un état de séparation créé par la course d’une force traversant l’eau. Une fois la force éliminée ou redirigée, le tourbillon n’existe plus. Nos personnalités sont solides, à l’image de la glace lorsque les conditions sont remplies pour soutenir sa solidité. Les conditions de ce que nous percevons comme monde physique sont dans une position similaire. Tout est fait de la même substance variant en formes et degrés de solidité. La substance, tout comme dans le cas de l’eau et de la glace, est la même.
Ceci est analogue à la création d’une forme cristalline. Des cristaux de sel aux diamants, tous les cristaux commencent en solution, une substance uniformément distribuée à travers un solvent, jusqu’à ce qu’une énergie y soit appliquée. Pour le diamant, un millier d’années de pression est nécessaire ; pour le sel, il suffit simplement de l’évaporation de l’eau. Cette application d’énergie ressemble beaucoup à l’exemple du tourbillon, ou à ce qui est requis pour changer l’état d’un solide en liquide, ou d’un liquide en gaz.
Il est intéressant de noter qu’il existe sept formes fondamentales de cristaux. Dans la Clef 17, nous avons sept étoiles plus petites qui sont constituées, nous le comprenons, de la même substance que la grande étoile ardente centrale. Nous savons également qu’il y a sept métaux alchimiques, sept planètes intérieures ou chakras, sept stades d’illumination, sept sceaux dans l’Apocalypse de St Jean, et bien sûr, le plus révélateur de tout, sept esprits d’Elohim attribués à Binah, la sphère de Saturne sur l’Arbre. Ces sept sont UN en essence : ce sont les sept aspects de l’Être Un. Mes paroles lors de cette présentation peuvent seulement circonscrire les plus flous des contours de cette Vérité, une Vérité avec un grand V, qui doit être individuellement recherchée au travers de la méditation et révélée alors par Isis-Uranie lorsque nous sommes mûrs et prêts.
Pour conclure, il y a un ultime Qabalisme qui demande à être éclairé. La Clef 17 et le signe du Verseau sont associés à la demi-tribu d’Israël, appelée Manasseh (Mem, Noun, Shin, Heh) dont la valeur en Gematria est 395. Manasseh signifie littéralement ‘occasionnant l’oubli’. C’est en effet la condition dans laquelle nous nous trouvons le plus souvent, d’avoir oublié notre réelle situation dans le cosmos. La Révélation d’Isis-Uranie concerne vraiment le rappel de qui nous sommes réellement et de ce qui s’exprime au travers de nous.
Les mêmes lettres qui écrivent Manasseh, écrivent également Neshammah (Noun, Shin, Mem, Heh), la pure et immaculée Âme Divine derrière la totalité de la création et dont il est dit qu’elle siège en Binah. C’est ce que nous devons travailler à nous rappeler, non dans un sens théorique comme cela est présenté dans cette présentation, mais un rappel effectif dans notre vie quotidienne. Lorsque vous additionnez les chiffres de 395, la valeur de Neshammah, vous obtenez 17, et puis bien entendu 8 une fois réduit à un seul chiffre.
Notre sentiment d’enclos n’est qu’un outil de la Vie Une. C’est une expression unique de son Unicité au travers des sept étoiles de notre constitution intérieure. La lumière jaune-dorée derrière la tête de l’Homme Pendu est la lumière de la grande étoile de la Clef 17 rayonnant sa Splendeur qui se trouve toujours devant nous et l’a toujours été. Elle se manifeste intérieurement et individuellement, à savoir dans notre clôture du Je, lorsque nous nous souvenons de notre place dans le cosmos en tant que centre d’expression de la Volonté Primordiale, en tant qu’enfant de Neshammah. C’est cela la véritable ère du Verseau : pas un élément de science-fiction dans ce monde qui nous entoure.